The Battle of the Caribbean
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 Instant de répit [libre]

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Scarlett
Fille de joie
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Scarlett


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MessageSujet: Instant de répit [libre]   Instant de répit [libre] Icon_minitimeVen 17 Juil 2009 - 21:59

Scarlett était assise sur le bord d'un quai, les pieds dans le vide. Le début de la journée avait été harrassant et le Soleil d'été commençait seulement à se coucher. Ce n'était pas terminé. Que venait-elle faire près des docks à cette heure-ci où la plupart prennent leur troisième et dernier repas de la journée ? Surement venir voir le large. Rêver à d'autres mondes, songer à ce qu'il pouvait bien y avoir au-delà de cette ligne océane qu'elle apercevait quotidiennement depuis maintenant plusieurs années. Son enfance ne lui en avait pas laissé d'importants souvenirs. Et puis, depuis le temps, cela avait dû bien changer. Qu'était devenue la maison de Bill ? Ses vrais parents, les connaitrait-elle un jour ?

*Tu rêves, ma fille*

Charmant tableau, n'est-ce pas ? Une femme pensive, la mer, le Soleil couchant... C'était oublier que la scène se déroulait à Tortuga. Des cris divers provenant de la ville s'entendaient sans cesse dans un vacarme infernal. Des ordres aboyés, du plaisir, de la haine, de la douleur... Tout se mélangeait, tout était exacerbé. Les navires amarrés n'avaient rien des majestueux bâtiments possédés par la Royal Navy ou la compagnie des Indes que Scarlett n'avait jamais vus. La plupart étaient de vieux rafiots. Parfois l'ont croisait des navires plus spéciaux. Son préféré était le Black Pearl. Ses voiles noires attiraient la curiosité et le rendaient très mystérieux. Par contre son capitaine ! Rien que d'y penser, la rousse en était énervée. Que des promesses et des beaux mots ce type-là. Une parôle non tenue et des chuchottements doux à toutes les filles. Attendez un peu qu'elle le revoie.

Mais pour l'instant elle était seule sur le dock, éclairée par la lumière orangée du lumineux astre qui s'endort... une bouteille de Rhum à la main. N'allez pas croire que ce récipient était plein du liquide ambrée n'ayant plus à faire sa réputation chez les marins. Au contraire, il n'en restait à peine qu'un peu plus d'un fond. Oh je vous vois venir. Non ! Ce n'était pas elle qui avait tout bu juste avant de penser. Malheureux ! Elle ne l'avait jamais connue pleine il faut dire... Voilà, maintenant on va croire qu'elle l'a volée... Au fond, c'est peut-être vrai. Bien qu'en réfléchissant encore plus, ce Rhum lui revenait. Scarlett l'avait obtenu en travaillant. Son précédent client en partant avait oublié sa bouteille. Pourquoi se gêner ? Il ne la retrouverait pas de toutes façons. C'était comme un pourboire.

Désireuse de chasser ses pensées ne pouvant que nuire à son travail, elle bu d'un trait le restant de Rhum, gardant la bouteille en main pour on ne sait quelle raison. Et puis, elle avait bien besoin d'un peu d'alcool pour accepter -de toutes façons elle n'avait pas le choix- certains hommes désireux de s'offrir ses services. Le devoir allait bientôt la rappeler à l'ordre. Vie misérable.

Dans un cri de rage Scarlett lança la bouteille dans l'océan.
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James Norrington
Amiral de la Compagnie des Indes orientales
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MessageSujet: Re: Instant de répit [libre]   Instant de répit [libre] Icon_minitimeMar 27 Avr 2010 - 19:46

Tortuga aux anglais ! Ma foi,l'évènement n'aurait pu faire plus de bruit que si l'Irlande avait été à son tour envahie et maintenue sous joug britannique avec autant d'assurance que l'était actuellement l'ancien fief rat puant.À croire que jamais ce misérable caillou ne trouverait de maître éternel.Cependant,que d'allégresse dans les rangs des soldats ! Une nouvelle fois,les flibustiers reculaient,et c'était comme si la défaite passée avait été effacée,petit miracle né de l'espoir fou des foules consistant à penser après chaque bataille que la guerre se trouvait finie,une bonne fois pour toutes.Sans oublier que désormais,les tavernes et autres débits de boissons qui faisaient tant envie aux braves défensseurs du Royaume lors des chaudes journées à Port Royal et qui s'avéraient jusqu'à lors prohibées et séparées d'eux par une mer entière leur ouvraient à présent les bras dès la nuit tombée,pour les chanceux ayant décroché une affectation sur la toute nouvelle colonie.Tout paraissait idéal ! Des ennemis en recul,un risque de défection immensément diminué,un commerce fortifié et un égo réjoui,du moins pour Beckett.N'y avait-il donc que l'Amiral Norrington pour ne point être ravi par cette glorieuse prise ?
Oh,attristé n'aurait pas vraiment été le mot approprié.En fait,James se sentait... Un peu désabusé.Militaire depuis bien longtemps maintenant,il savait fort bien qu'il ne fallait jamais se reposer de trop sur des lauriers fraîchement gagnés.Quant à inclure une ville de vices et de débauche au sein du fier Empire anglais... Ses hommes allaient peu à peu se croire relevés de leurs fonctions,arriver en retard,perdre tout soin,sans doute.Comment leur en vouloir ? Après tout,lui aussi aurait dû se sentir transporté.Servir son pays constituait depuis toujours son voeu le plus cher,et une telle victoire devrait... Je ne sais... Au moins un peu l'émouvoir ? L'officier se rendait bien compte que ce flegme placide,quoi qu'immensément reposant pour l'âme,n'avait rien de normal.Un homme doit éprouver des sentiments;le jour où ça n'est plus le cas,là il y a vraiment un problème ! Regardez,même son patron ressentait des choses.Haine.Convoitise.Snobisme.Amour,si incroyable que cela puisse paraître.Un comble tout de même qu'un être immensément meilleur que lui ne parvienne plus à sentir son coeur palpiter au creu de sa poitrine ! James ne voulait pas sombrer dans la froideur,ça non.Il restait convaincu que la vie avait de grandes choses à offrir à chacun,pour peu que l'on sache lui tendre la main.Le gradé avait déjà ouvert les bras à cette existence,à deux jeunes femmes merveilleuses qui,comme le Destin chargé de promesses,avaient disparu,emportées Dieu savait où par la vie,d'autres désirs,l'Oubli.Si le visage d'Astrée Yaamen se parait du flou des rêves,de ces romans où l'on s'invente un Soi pour mieux vivre des romances ne pouvant appartenir qu'au monde des songes,celui d'Elizabeth faisait toujours aussi mal,dans sa netteté,avec ce si joli sourire à présent bien lointain.Tout volait en éclat,autant cloturer son âme,non ? Ah non,c'est vrai,il restait Tortuga.Waow.De quoi vous combler.
Et puis certains éléments étaient venus troubler l'Amiral : venant de recevoir de Londres les dernières lettres que ses parents avaient envoyées au couple Beckett,le britannique avait eu le temps,en se rendant sous le nouveau "joujou" de la EITC,de parcourir rapidement les quelques feuillets,et certaines allusions mystérieuses étaient parvenues à jeter le trouble dans son esprit.Une personne évoquée à demi-mots,visiblement proche de sa famille,très proche même... Impossible pourtant de trouver un nom,une description.Le simple pronom "elle" renseignait l'enquêteur;sinon,le néant.Peut-être était-ce ce tracas qui perturbait notre héros ? Allez savoir.Quand votre bateau coule,difficile de dire par quelle brèche dans la coque il rentre le plus d'eau.
Donc oui,notre Navy avait été envoyé par les hautes instances de Port Royal à Tortuga afin de voir où en étaient les aménagements de la cité portuaire.Si certaines défenses pouvaient encore être utilisées,certaines mises en place par les anciens propriétaires du rocher avait été sérieusement endommagées lors de la bataille,voire manquaient cruellement de modernisme.Divers ingénieurs envoyés en éclaireurs si je puis dire sur les lieux devaient à présent rendre des comptes à la hiérarchie.Au fond,un voyage bien formel,mais dont Norrington s'acquitta avec sérieux et professionnalisme,comme toujours.Qui sait,ce petit périple lui mettrait peut-être un peu de baume au coeur ! Depuis gamin,il avait aimé la mer passionnément,et en vérité,il n'y avait bien qu'elle qui n'avait point trahi sa confiance.Ses parents se trouvaient auréolés d'énigmes,ses amours se voyaient tâchées d'infidélité et de mensonge,son métier le plaçait à la botte d'un dictateur... Brrr,n'en parlons plus.Arrivé dans la matinée,James avait passé la journée a inspecté les bâtiments du front de mer,et à présent que la nuit étendait ses longs et froids bras autour de l'île,on avait décidé de souper chez un des premiers bourgeois à s'être implanté sur l'ancienne terre rat puant après la Reconquête,et qui acceptait bien volontiers d'accueillir chez lui des représentants de l'ordre.Voilà donc comment notre valeureux -mais non moins meurtri par la Fatalité- défenseur de la Loi en vint à passer,entouré d'une escorte de cinq ou six soldats,par les docks où s'était assise cette chère Scarlett.Si le Sort ne s'en était point mêlé,je parirais que l'Amiral et ses hommes n'auraient même pas remarqué la jeune femme assise là toute seule.Mais voilà,si l'on compose la vie avec du prévisible,ma foi cette dernière n'est constituée que d'imprévisible...
Un vent du soir,puissant comme le souffle de Neptune lui-même,vint faire danser quelques feuilles de palmiers laissées sur la grève,avant de venir siffler dans les voiles des vaisseaux.Cette insidieuse bise décida par la suite de venir troubler la marche de nos officiers;redoublant de fougue,elle s'accharna sur eux quelques secondes,avant d'emporter avec elle le couvre-chef d'un adjudant qui ma foi en fut fort désappointé.James n'en parut pourtant pas du tout irrité,tout coulait sur lui sans plus le toucher.Il esquissa un faible sourire avant de proposer que l'on aille chercher ce tricorne avant que le zéphyr ne l'emporte plus loin.Tous observèrent alors autour d'eux,à la recherche de ce fameux chapeau qui les retardaient tant... Leur chef sentait bien qu'ils auraient tous préféré siroter un bon whisky au lieu de fouiller l'obscurité,et tentait tant bien que mal d'exhorter ses subordonnés à la patience.Et puis l'on retrouva enfin le fuillard ! Echoué à quelques pas de là,sous une lanterne grinçant au bout d'un mât de bois... Et au pied duquel se tenait une demoiselle.Qui visiblement n'avait pas remarqué qu'à son côté se trouvait le fruit de tant de recherches infructueuses.Cela dit,avant même que le gradé puisse esquisser un geste pour encourager ses hommes à saluer la villageoise,le propriétaire du petit fugueur se baissa,ramassa d'un geste brusque son bien et s'en retourna,jetant un peine un regard hauntain à cette fille de joie que son chapeau avait cotoyé d'un peu trop près.Revenu tout sourire auprès de ses camarades,il assura que l'on pouvait rentrer,et le groupe se disposa à reprendre la route...
James resta là,ne sachant s'il devait aller s'excuser à la place du soldat pour le manque politesse criant de ce dernier,ou ignorer cette femme apparemment venue en ce lieu désert pour chercher une solitude que le Destin ne lui avait même pas accordée.À nouveau une lassitude douloureuse emplit son âme.Trop de pardons avaient déjà franchi ses lèvres.Trop de vies brisées avaient cotoyé la sienne.Cette rouquine avait sans doute elle aussi son histoire à raconter,son lot de malheurs à extérioriser.Mais la coupe était pleine.Plus la force de s'appitoyer,même pas sur luî-même.Plus la volonté d'éprouver de la compassion.Plus de place dans son coeur pour la douleur des autres.La sienne le noyait peu à peu,et pour dire vrai,tout le monde s'en fichait,ne voyait rien.Cette fille ne voulait sans doute pas entendre le son de sa voix.Elle désirait la paix.Le calme.James avait compris depuis longtemps que ce schoses-là n'étaient données qu'à de rares chanceux;fallait-il encore qu'il l'acceptât.
Baissant les yeux après avoir regardé le dos de l'inconnue comme si sur ce dernier avait pu s'afficher la réponse à ses quetsions -pourquoi vivre,à quoi se raccrocher en ce monde en perdition,lui adresser la parole ou ne pas lui adresser la parole à la fin ?-,l'anglais baissa les yeux,et s'apprêta en s'en retourner,les fusilliers marins ayant déjà quelques pas d'avance sur lui.Ils voudraient sans doute connaître la raison de cet infime retard.Des paroles qui lui coûtaient avant même d'avoir été formulées.Norrington inspira,s'encourageant à bouger.Avant de ne plus savoir comment faire.

C'est alors que...
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Scarlett
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MessageSujet: Re: Instant de répit [libre]   Instant de répit [libre] Icon_minitimeMar 27 Avr 2010 - 20:56

Scarlett inspira profondément. Le vent caressait ses cheveux d'une façon bien plus douce que tous les hommes qu'elles avait connus. Il faut dire que ceux-ci avaient plutôt tendance à les lui tirer... Tous avaient en commun la bestialité avec laquelle il la traitaient (ouais, avec Scarlett les hommes étaient durs dans tous les sens du terme ). La jeune femme ne savait même pas qu'ils étaient capables d'un geste tendre... C'était pourquoi elle ne rêvait pas au prince charmants. Elle connaissait des personnalités masculines très différentes et pourtant... Néanmoins elle n'en était pas pour autant attirée par les filles. Ainsi donc, Scarlett voulait quitter cette vie de stupres et d'alcool pour partir loin et découvrir des choses. Elle voulait se faire de vrais amis, voir les montagnes, voir de la neige dont elle entendait parfois parler... Elle voulait parcourir de vastes plaines, s'émerveiller d'une ville civilisée... Elle n'avait jamais vu de carrosse, que des carrioles abimées. A quoi ce véhicule pouvait-il bien ressembler ? Tant d'éléments de la vie de tous les jours auxquels de nombreuses personnes ne faisaient plus attention... Pour elle ce serait un émerveillement. Il s'agissait pourtant de la même chose. C'était là l'histoire de voir un verre à moitié vide ou à moitié plein. Il était plus aisé de se rendre compte des choses que nous n'avions pas que de celles que nous avions.
Néanmoins, pour Scarlett, ce qu'elle avait se résumait à un "emploi" considéré comme le plus vieux "métier" du monde, un logement misérable et un médaillon ! Miracle d'ailleurs qu'elle le détienne toujours. Heureusement que malgré les années aucun rat puant ne soit tombé dessus. En règle général, s'il tombait de sa robe elle réussissait à le cacher rapidement d'un coup de pied ou de coude, les hommes étant trop ... affairés.
Dans la solitude, elle pouvait prendre du recul par rapport à sa vie. La domination nouvelle des anglais allait changer sa clientèle mais pas son boulot. Toutefois, elle pouvait peut-être espérer sortir plus facilement de sa misère avec ces hommes civilisés ? C'était la grande question qu'elle se posait. Cette victoire de sa Majesté était elle un signe pour la demoiselle que sa vie allait changer ? Le lien entre Tortuga et la civilisation se renforçait, elle n'était plus sur une île coupée du monde. Les bateaux s'amarrant au port n'avaient pas tous des destinations incertaines et exotiques. Certains allaient à Port Royal, d'autres à Londres... Des noms qui faisaient rêver la rousse. Il ne lui restait qu'à embarquer, ce qui n'était pas une chose évidente. Elle n'était pas la seule catin à avoir ce genre d'idée et les marins le savaient bien. Ils faisaient particulièrement attention à leur équipage et n'acceptaient pas de passagers. Quant à s'incruster clandestinement... encore fallait-il réussir à monter sur le navire tout en prévoyant suffisamment de provisions au risque de mourir. Mauvaise idée, donc, par sa difficulté d'accomplissement. Scarlett le savait, elle ne serait pas assez robuste pour survivre à une longue traversée sans un minimum de vivres et de confort. Pourtant, elle n'était pas bien exigeante.
Plongée dans ses réflexions sur anglais et rats puants, elle n'avait pas fait attention au chapeau tombée à côté d'elle. Ce n'était que lorsque son propriétaire s'approcha qu'elle le remarqua. Il reprit son dû en lui lançant un regard hautain qu'elle trouva particulièrement méprisant. Qu'était-il pour la juger ? Que savait-il de sa vie ? Elle le verrait bien à sa place, tiens ! On verrait s'il serait aussi dur avec elle...
Mais loin de s'énerver, la demoiselle ne fut "que" profondément blessée. Au moins les rats puants avaient l'avantage de ne pas sans cesse les rabaisser... Les anglais, eux, -et Scarlett s'en rendait compte un peu plus tous les jours- traitaient les catins plus bas que les rats puants. Devant leurs pairs ils les ignoraient... Pourtant, la nuit, dans les rues ou à l'étage d'une taverne, ils étaient bien heureux de les retrouver...
Ce regard à lui seul suffit à faire comprendre à la rousse que ses espoirs étaient vains. Elle ne pourrait sortir d'ici sur le bateau d'un homme civilisé. Pensez-vous, une catin ! Désormais elle était passée de "charmante compagnie" ou "fille de joie" à "animal de compagnie" probablement "chienne" d'ailleurs... Elle s'était un peu cachée ces derniers temps, profitant de la panique générale, alors elle n'avait pas encore trop entendu de noms donnés par les hommes lorsqu'elle travaillait.
Elle soupira, las de cette vie. Mais l'espoir, pourtant insensé, brûlait toujours en elle alors non, ce n'était pas cette nuit qu'elle se jetterait du haut d'une falaise pour un dernier plongeon pour les seuls vas-et-vient qu'elle appréciait : ceux des vagues de l'océan. La Nature, si cruelle avait elle était également, paradoxalement, la seule entité à lui rapporter un peu de réconfort. C'est alors qu'elle sentit un regard sur elle. Elle ne saurait l'expliquer, elle était pourtant de dos... Mais cette impression ne pouvait pas la tromper. Surement l'instinct féminin, ce sixième sens particulièrement efficace...

Scarlett se retourna, restant dans un premier temps assise. Elle détailla un instant l'homme qui s'était arrêté, laissant partir ses camarades. Puis, un sourire aux lèvres, elle se leva.

C'était reparti.

Le sourire n'était pas franc, il était calculé. Elle avait de l'expérience, elle connaissait son métier. Lentement et avec un mouvement des hanches étudié elle s'approcha de lieutenant, ou du commodore, ou de l'amiral, ou que sais-je encore ?


"Alors, mon chou... "

Elle lui posa la main sur l'épaule, approchant son visage de celui de James pour lui murmurer à l'oreille...

"... On n'ose pas demander ? "

Mmm... A le voir de près il avait de très beaux yeux... et un visage si... En plus il s'agissait d'un officier. Sa prestance, sa carrure... Il devait être assez sportif et surtout, surtout, surtout, il était propre ! Du moins beaucoup plus que les trop nombreux rats puants qu'elle avait connus ! La joux anglais sur Tortuga aura au moins cette avantage : celui d'avoir des clients un peu plus agréables à combler.
Scarlett une fois qu'elle eut parlé recula un peu son visage pour lancer un regard félin à James. Elle le tenait toujours par l'épaule et son autre main s'était glissée sur le torse habillé de l'amiral, bien qu'elle n'ait aucunement entrepris un quelconque mouvement. Elle voulait juste l'avoir entre ses griffes, qu'il sente un peu sa chaleur. Cela convainquait souvent les rares hommes réfractaire à un peu "d'amour". Inconsciemment, Scarlett était déformée par le métier. Il fallait enchainer les clients pour satisfaire sa patronne. Elle ne pouvait se permettre d'en laisser un filer ou aller à une autre. Ajoutons que cet homme là était particulièrement beau.

Malheureusement, dans un mouvement de la jeune femme le collier qu'elle détenait de sa famille tomba au sol. En entendant le petit "cling" du bijoux heurtant le bois du dock elle détourna la tête. Ses mains restèrent en position sur le militaire mais la tête de la demoiselle n'était plus du tout à séduire un potentiel client. Un dilemme venait d'y naître : ramasser le collier ou ne pas le ramasser. D'un côté elle y tenait plus que tout, il représentait l'espoir, la preuve qu'un autre monde, une autre vie était possible. De l'autre, si elle se détachait de l'inconnu à cet instant, il risquait d'en profiter pour partir. Soyons honnête, après des années d'asservissement, Scarlett n'était pas l'une des plus "fraîches". L'homme trouverait mieux ailleurs, vu son allure ce n'était pas l'argent qui manquait. Incapable de se décider, elle ferma les yeux une courte seconde avant de les replonger à nouveau dans ceux de James. Son visage précédemment clairement séducteur avait fait place à un ton plus troublé malgré les efforts de la demoiselle pour ne rien laisser paraître. Elle pourrait toujours le ramasser après l'avoir ferré...
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James Norrington
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MessageSujet: Re: Instant de répit [libre]   Instant de répit [libre] Icon_minitimeVen 20 Aoû 2010 - 13:28

Un viol.Le mot fait peur,et on imagine à peine ce que peut bien éprouver une victime d'un tel acte.Bien que la gravité du terme collât plutôt mal au cas présent concernant Norrington,il aurait pourtant été globalement approprié.Au contact de la jeune femme,James fut victime d'un frissonnement pour le moins violent qui agita son corps de la racine de ses délicats cheveux bruns alors acchés sous sa perruque poudrée jusqu'au bout de ses orteils,un peu plus d'un mètre soixante-dix plus bas.Mais croyez-moi sur parole lorsque je vous affirme que cette réaction n'avait aucun attrait au plaisir qu'un célibataire aurait pu trouver aux franches avances de dame Scarlett.En fait,pour dépeindre en deux mots tout ce que cette attitude évoquait chez l'anglais,nous choisirions sans doute ceux-ci : surprise et horreur.
Horreur,car jamais personne ne s'était ainsi approché de lui,avec autant d'intentions peu chrétiennes parfaitement mises en scène.N'ayant jamais aimé dans sa vie qu'une seule femme,Elizabeth,qui avait été et était encore d'ailleurs toujours le fruit d'une idylle platonique à sens unique,Norrington n'avait connu aucune relation physique avec une femme depuis son enfance,où sa mère le berçait avant qu'il ne s'endorme -c'est vous dire.Sentir cette créature si proche de lui,percevoir sa chaleur à travers le tissu de son uniforme,unique barrière les séparant un tant soit peu... Pour un homme aussi respectueux que lui,une pareille situation ne pouvait qu'être extrèmement gênante.Il en aurait rougi jusqu'aux oreilles si une pâleur mortelle n'avait point vidé son doux visage d'une bonne partie de son sang.D'ordinaire,lorsqu'il plaisait à une femme,soit il ne s'en rendait même pas compte -si si,je vous jure-,soit l'anglais,mis mal à l'aise par cette attention poussée envers sa personne,préférait passer outre,songeant avec raison que s'il n'exécutait point le premier pas,on finirait par l'oublier,comme on le faisait toujours.
Et c'était sans doute de là que provenait sa surprise : comment,une femme qui le désirait ! Bon,le terme était sans doute un peu fort,James le savait bien.Il n'empêchait que dans le regard sombre de la demoiselle brillait cette petite flamme gourmande pleine de promesses propre aux créatures avides de relations charnelles -ou du moins possédant une bonne raison de vouloir s'y adonner.Même dans ses rêves les plus incongrus,le militaire n'aurait imaginé une telle chose... Lui arrivant à lui,une personne si prévenante,n'ayant jamais glissé un mot plus haute que l'autre à une jeune femme,d'une galanterie toute désintéressée,et d'une pudeur tout à fait remarquable.Un bien mauvais tour du Destin ! Et puis d'abord,pourquoi son uniforme n'avait-il point plaidé en sa faveur ? Certes,la miss ne connaissait pas son caractère,et n'avait donc pas pu supputer que cette approche langoureuse n'obtiendrait point les résultats escomptés par l'hardie entrepreneuse.Mais enfin,un haut gradé de la Navy ! ça a de l'honneur.Cela traite les femmes comme elles doivent être traitées,avec respect et déférence.Pauvre Norrington... Il n'avait pas encore réalisé que même au sein de la marine anglaise,qu'il chérissait depuis son plus jeune âge,se cachaient des d'éparvés et autres coureurs de jupons ne voyant aucun problème à tromper leur épouse.Dans le monde de l'Amiral,l'armée symbolisait la droiture et le dévouement à la patrie.Quelle drame de voir un être si pur de coeur plongé dans la fange de ce monde décadent.
Trève de philosophie,cependant ! Il fallait réagir.Détromper la malheureuse.Eviter qu'un quiproquo s'installe et que l'on s'imagine des énormités au sujet du gradé.Certes,ce ne serait pas ses hommes qui le railleraient : d'un,ils voulaient conserver leur poste,et de deux,nombre de collègues de James l'encourageaient souvent à sortir,s'amuser,voir du monde,au lieu de travailler sans cesse et de demeurer seul.Seulement voilà,la nature de notre britannique,quoi que touchée par tant de sollicitude,n'arrivait pas à s'ouvrir à un monde où Elizabeth ne l'aimait pas.Un officier doit montrer le droit chemin ! Alors arrière vice,va de retro tentations,vous ne passerez pas par notre héros.Même si une prostituée fort encline à prouver le contraire venait mettre son grain de sel dans notre histoire.


-Mademoiselle,je vous en prie...! se récria le soldat,parfaitement outré,hésitant à reculer de crainte de froisser la villageoise tout en se demandant si tourner le stalons n'aggraverait pas la situation,car provoquant l'insistance de la proposition.

En fait,il réagissait presque autant physiquement que moralement à cette "attaque",son esprit se voyant si troublé que les mots venaient moins vite que les mouvements de recul réprimés par courage -il était loin d'être un lâche,même si prendre la fuite purement et simplement s'avérait fort tentant pour échapper aux mains de cette femme.Quant au "je vous en prie !",n'y voyez une invitation de la trempe d'un "je vous en prie beauté,embrassez-moi bien tendrement" qu'un autre aurait pu sussurer à la rouquine,tout à fait prêt à passer au stade suivant.Il ne s'agissait pas non plus d'une supplique.Mais d'un appel à la raison.Enfin,il n'avait rien demandé ! Ni à elle,ni à personne.Sinon deux choses : servir son pays et épouser l'enfant du Gouverneur Swann.À quoi bon lui proposer autre chose,une échappatoire certes délivrante sur le moment,tellement fade cependant par rapport à ses espoirs ! Même une fille de petite vertue comme cette inconnue pourrait comprendre qu'un homme de sa trempe attendait mieux de la vie qu'une sordide partie de jambes en l'air parmi les tonneaux d'un quai.Si elle avait décidé d'arrêter de se battre pour un futur meilleur,James lui ne pouvait résolument passer l'éponge et sombrer totalement.Son dernier séjour à Tortuga lui avait suffi,niveau décadence.
Le Ciel,décidément jouer en cette nuit qui serait des plus mémorables,ne s'arrêta pourtant pas là.En effet,la citadine aux lèvres d'un rouge presque sanglant perdit son pendentif alors que tous ses efforts -malheureusement pour elle infructueux- se trouvaient tout entiers tournés vers la séduction de l'anglais.James bien entendu regarda au sol lorsque le bijour émit un léger son métallique en heurtant le bois des planches,avant de scruter les traits de l'anonyme,les sourcils froncés.Décidément,comme la vie loin de ce fort où tout lui était connu pouvait s'avérer bizarre.Avec un léger soupir,le militaire remit à plus tard le démenti visant à stopper immédiatement ce jeu du chat et de la souris,et,optant pour une attitude toute à son honneur,s'accroupit prestement pour ramasser le collier,ce mouvement descendant se voyant exécuté assez rapidement d'ailleurs pour que la demoiselle ne puisse se méprendre quant à ses intentions.Une fois relevé,et sans doute par reflexe plus que par curiosité déplacée,l'anglais jeta un bref coup d'oeil au bien de la péripatéticienne.Et alors qu'un rayon de lune venait éclairer la scène,frappant de sa luminosité diaphane le médaillon,un nom à moitié effacé frappa l'attention du gradé avec la violence d'une giffle.
Norrington.Même si le temps avait déjà bien commencé son oeuvre et peu à peu mangé l'inscription,les lettres gravées ne laissaient aucun doute.


-Où avez-vous eu ça...? demanda James,éprouvant un étrange sentiment d'incertitude,d'inquiétude et de soif pressante de savoir.

Vous connaissez sans doute le dicton : ne pose pas de question dont tu ne sois sûr et certain de vouloir connaître la réponse.Norrington n'y songea même pas une seule seconde.Comment son patronyme pouvait avoir été écrit sur le pendentif d'une fille de joie vivant à Tortuga ? Plus les secondes passaient,plus un étra,ge effroi s'emparait du soldat,silencieux,rampant tel un serpent dans ses veines,alors que son conscient tâchait de ne pas se laisser déborder par les hypothèses multiples et fort créatives aptes à expliquer cette étrangeté.S'il avait été un être un brin plus brutal,l'anglais aurait sans doute saisi l'importune par les épaules pour la brusquer et ainsi obtenir plus vite les informations qu'elle pourrait bien avouer.Seulement voilà,comme nous le disions auparavant,Norrington n'appartenait point à cette classe de personnes affublées du titre de "sexe fort" prêts à brutaliser une jeune femme comme à se donner à elle sans plus de procès,malgré cette citation involontaire d'un pirate fort connu de par les sept mers,et maintes fois combattu par un commododre devenu pirate puis promu Amiral,et à présent en une bien étrange posture.
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