Retour a Port Royal, légèrement secoué... |Libre]

Des aboiements retentirent à une dizaine de mètres de la demoiselle.Un chien aux poils hirsutes bondit par dessus une barque abandonnée et,avec un jappement,vint lécher à grands coups de langue le visage de Sarah.Cette charmante boule de poils était le bâtard gardien des clefs des geôles du fort,ce fieffé petit coquin qui avait fait tourner en bourrique une bonne partie des prisonniers de Port Royal.Mais ce soir-là,son rôle était tout autre : ce qu'il gardait était resté derrière les épaisses murailles.En fait,le canidé effectuait une petite promenade en compagnie de l'Amiral Norrington,duquel il s'était fait un bon ami.Le soldat venait souvent le voir,pour le caresser,lui donner à manger comme s'il s'agissait de son propre chien,et la mascotte du fort,en retour,l'écoutait raconter ses malheurs,ses journées,ses espoirs,même si au fond,l'animal savait fort bien qu'il fallait plus que lui pour vraiment trouver du réconfort.Fallait-il être mal dans sa peau pour prendre un chien comme confident ! Ce dernier aboya à gueule déployée : après avoir échappé à la surveillance de son maître,ce dernier accourerait certainement.
En effet,James arriva sur la plage quelques instanst après,visiblement soulagé de retrouver son compagnon à quate pattes.

-Te voilà enfin...! J'ai bien cru t'avoir per...

La vue d'une jeune femme inconsciente sur le sable ne lui permit pas de finir la concrétisation orale de son idée.Tombant à genoux près d'elle,Norrington lui tapota les joues pour la faire revenir à elle.Il était drôle de voir que la plupart des demoiselles en détresse des Caraïbes devaient croiser la route de l'Ammiral qui se faisait toujours pour mission de les sauver...

-Mademoiselle...! Mademoiselle,m'entendez-vous ? Répondez-moi...!

Hj: Le Grand Amour...Quelle formulation intéressante "xDDD



En effet,la demoiselle avait eu de la chance de tomber sur Norington : n'importe quelle ombre de la nuit aurait pu la détrousser,la laisser dépérir,ou pire encore.Et fort heureusement également,l'Amiral avait quelques notions de médecine,certes relatives et bien moins complètes que celles d'un véritable particien,mais suffisantes pour venir en aide à la mal en point.
Tassant le sable sous la nuque de la jeune femme,ainsi que sous ses jambes,l'officier faisait revenir le sang aux organes vitaux.De plus,il ôta sa veste pour l'en couvrir et la tenir au chaud.

-Courage,mademoiselle...Vous serez bientôt sortie d'affaire...

Mais James avait beau fouiller l'obscurité des yeux,nul trace de vie,à part eux.Se souvenant que le matin-même,il avait confisqué une petite gourde d'alcool à un lieutenant de quinze ans -commencer à boire à cet âge-là,quelle honte...-,le gradé se félicita de l'avoir gardée sur lui,ou plutôt d'avoir oublié de la ranger.

-Tenez,buvez.... dit-il en ouvrant le récipient et en soutenant la tête de Sarah pour qu'elle puisse profiter de la châleur de la boisson.

[HJ: MDR ^^]

Sarah éssaya alors de ce mettre assise, mais rien a faire, elle n'y arrivait pas ! Elle but quelques gorgée de l'accol qui se trouvait dans la gourde, et se sentit un peux mieux... mais pas au top de sa forme non plus !
La jeune femme adressa un petit sourire timide a l'amiral et arriva a dire, mais alors très faiiblement, un petit merci.
Elle fermit quelques secondes les yeux, sa tête tournant un peux, et mit une main sur celle-ci. Olala, son état ne pouvait vraiment pas être prie !
Tant qu'elle y penssait, c'était la première fois qu'elle se sentait aussi... maladif... espéront qu'elle aille mieux, en tout cas, James semblait être capable de l'aider, c'était déjà bon signe, non ?

L'Amiral répondit à son sourire par un jumeau,rassurant et optimiste.Par quelle épreuve la demoielle avait-elle dû passer pour être dans un tel état ! Peut-être avait-elle était la vitime d'un naufrage,et on retrouverait des débris d'épave le lendemain sur la plage.Ou,lors d'une promenade nocturne,identique à celle qu'il avait entreprise avec son ami,avait-elle été la proie de voleurs qui l'avaient assomée pour ne pas qu'elle crie et attire ainsi la patrouille de nuit.Au fait,où était-elle,celle-là ? Encore à tourner autour de la taverne du port ? Bref,jamais là quand on en avait vraiment et instament besoin !
Le gradé s'humecta les lèvres,cherchant un moyen de venir en aide à la blessée plus élaboré qu'une gorgée de rhum et une simple veste.

-Bon,il n'y a pas trente-six solutions : vous avez besoin d'un médecin.Je vais vous emmener à l'infirmerie du fort.En temps normal,les bonnes soeurs qui y oeuvrent ne s'occupent que de nos soldats,mais la mère supérieure pourra bien faire une exeption pour cette fois.

James posa sur elle un regard qui lui disait clairement qu'elle devait avoir confiance en lui et ne pas avoir peur.L'anglais voulait jouer dans son camp ! D'ailleurs,il ignorait totalement que Sarah s'était échappée du navire dont il était capitaine,ainsi que ses activités avant son séjour sur le vaisseau maudit.
Norrington prit délicatement les mains de la jeune femme et s'en entoura le cou avant de passer son bras droit autour de ses épaules,le gauche sous ses genoux.

-Êtes-vous prête,mademoiselle ?

Arriverait-il à la porter jusque dans la ville haute ? Bah,au pire,le militaire ferait une pose à chaque croisement de rue.Inspirant profondément pour rassembler ses forces,il souleva la demoiselle,qui s'avéra être plus légère qu'une plume ! Fait non étonnant,compte-tenu du régime spartiate qu'elle avait subi depuis des jours.
Tous deux se mirent en route,lentement mais sûrement,le fidèle canidé sur les talons,visiblement aux anges d'avoir aidé son soldat à venir en aide à une personne dans le besoin.

L'aller ne prit pas plus d'une demi-heure.Le militaire avait modifié son pas pour adopter de grandes enjambées qui limitaient sensiblement l'effort et conférait à leur "duo" une stabilité apréciable dans cet exercice.Sur le parcours,ils ne croisèrent personne,pas même un mendiant ou un ivrogne,et pour cause : le matin-même,la Compagnie des Indes avait effectué une rapte en bonne et dûe forme,dans le but de placer sous les verrous le plus grands nombres de "gêneurs" qui pourrissaient les rues de la ville.Avec un noeud coulant au bout du séjour dans les geôles humides du fort,bien entendu...Mais pour une fois,on pouvait dire que ces atrocités avaient un peu servi la bonne cause,l'Amiral ne se voyant pas du tout poser la blessée à terre avec le plus de précautions possible,pour ensuite tirer son sabre au clair et batailler avec de misérables erres.Simple question de sens pratique.
La cour du fort était elle aussi très calme,seuls quelques palfreniers,craignant plus que tout d'arriver en retard le lendemain matin à leur poste du fait de leur maison trop éloignée,s'étaient endormis à meme la paille,près des étalons,propriétés exclusives du Lord,toujours bon prince envers lui-même.Les couloirs ne renfermaient pas plus de vie que les deux lieux précédemment cités.L'heure tardive pouvait sans aucun mal excuser ce manque d'activité.A peine entendait-on les baillements étouffés des sentinelles et les ronflements rauques des fantassins,dans leurs dortoirs.Heureusement,une bonne soeur restait toujours éveillée à l'infirmerie,en cas d'incident.Il n'était pas rare que quelques fêtards viennent en titubant jusqu'à elle pour se faire passer pour "malade" et ainsi se trouver une bonne excuse pour le mal de tête du lendemain de beuverie.Les religieuses,conciliantes,accueillaient sans trop poser de questions ces brebis égarées,en les confessant et en leur faisant promettre de ne plus jamais recommencer.Bien qu'elles aient su que cela ne servirait peut-être pas à grand chose...
Lorsque l'Amiral entra et qu'à la faveur de sa petite chandelle,la pieuse femme eut vu le visage pâle de Sarah,elle lâcha son chapelet,indiqua rapidement un lit avant de courir,autant que sa robe le lui permettait,prévenir ses collègues.
James posa la jeune femme sur les draps tendus et blancs comme la Lune,avec un sourire encourageant.

-Nous sommes arrivés,mademoiselle...On va s'occuper de vous...

A peine l'amiral avait il frnachit les murs du fort-charles, que Sarah se sentait déjà encore plus mal qu'elle l'était déjà.
Jamais elle n'avait souhaiter y entrée un jour... mais là, c'était pour la "bonne cause", c'ets pour ça qu'elle était aussi un peux heureuse d'être là.
Une fois arriver a l'infirmerie, Sarah avait regarder la bonne soeur quelque peu... bizarement.
La jeune femme n'appréciait pas trop ce qui touchait l'église, enfin... elle n'était pas au point de détester ça pas non plus !
Lorsque James la déposa sur le lit, Sarah posa sa tête sur l'oreiller et ferma les yexu quelque seconde. Puis, elle les rouvra doucement et tourna sa tête vers l'amiral...

-Merci..., dit elle avec un sourire.

Enfin ! Elle avait réussit a dire ce mot ! Ce mot qu'elle avait eu le plus grand mal a dire ! C'est déjà bon signe, non ?

Norrington lui sourit à son tour,bien content d'avoir été là au bon endroit au bon moment,pour une fois.

-Mais je vous en prie,mademoiselle,c'est tout nat...

Il ne put terminer sa phrase : un essain de religieuses fondit sur eux comme la misère sur le monde,certaines à peine tirées du lit,la majorité caquettant sur l'état de la malade,cette pauvre jeune femme si mal en point,à les entendre,à moitié mourante.C'était le drame de la journée,l'évènement de la semaine,dans cette petite congrégation qui,au bout du monde,s'ennuyait à mourir.
James fut ostensiblement poussé à l'écart,ou plutôt s'écarta-t-il de justesse pour ne pas se retrouver coincé entre Sarah et les bonnes soeurs affairées à lui ôter ses chaussures,poser la main sur son front,prendre son pouls,chercher des linges propres,une bassine d'eau et un bol de bouillon fumant.Un tel taux d'activité était surprenant compte-tenu qu'on était en pleine nuit,mais l'ensemble était très coordonné et surtout,très silencieux.Un plus pour la voleuse,qui n'avait pas vraiment intérêt à se faire repérer...
Lorsque la petite troupe sembla connaître un léger flottement,l'Amiral se mit sur la pointe des pieds afin de,par dessus les pieuses femmes,apercevoir celle qu'il avait secourue.

-Mademoiselle...? Tout va bien...?

Question posée avec un brin de curiosité inquiète,comme si les bonnes soeurs avaient pu assouvir d'occultes pratiques sur elle...

Il ne put réprimer un léger petit rire : pauvre damoiselle,vraiment...Peut-être même regrettait-elle qu'il l'ait sauvée de la nuit et du froid en l'ammenant içi ! Et même en songeant que c'était pour son bien,la scène avait quelque chose de touchant et de drôle en même temps : ces dames n'agissaient qu'en pensant au bien de la malade,sans se rendre compte que leurs gestes si marternels dépassaient de loin la mesure.Mais comment leur en vouloir,franchement ? Elles étaient si attentionnées,si prévenantes...Sur un simple mot de leur patiente,elles lui auraient de suite apporté la moindre chose pouvant la faire se sentir mieux.Et il était vrai que cela devenait vite oppresant...
Norrington parvint à glisser à la soeur responsable de l'équipe de nuit que leur visite de cette nuit-là devait rester confidentielle,même pour la mère supérieure : la jeune femme se trouva affublée d'une identité à tenir secrète envers et contre tout,un passé trouble et mystérieux,une raison de se trouver là que tous devaient ignorer,un futur proche relevant du secret d'état.La religieuse hocha gravement la tête,sans pour autant ne pas se douter un peu qu'il y avait une anguille sous cette roche,raison pour laquelle elle demanda certainement aux autres de sortir,réduisant à trois le nombre des attentionnées soignantes.Et du coin de l'oeil,la femme pourtant bien jeune pour être entrée dans les ordres indiqua à ses collègues restantes de discrètement s'éloigner,pour les laisser seuls...Visiblement,l'anonymat imposé à leur curiosité avait trouvé une explication plausible....
James,sans rien remarquer du tout,s'assit sur le bord du lit,avant de sourire à Sarah.

-Je sais que votre état vous plonge dans une grande faiblesse...Mais j'aimerais tout de même vous poser quelques questions,tout de même.Vous sentez-vous assez bien ou préférez-vous prendre un peu de repos avant de me répondre...?

Sa voix était très douce,l'Amiral ne voulait absolument pas la brusquer,la mettre mal à l'aise ou aggraver son mal.Ce n'était pas un interrogatoire qu'il avait prévu,loin de là,simplement les interrogations habituelles,pour la forme : nom,prénom,qu'est-ce qu'elle faisait là,sur la plage...

L'Amiral hocha la tête,empli de gratitude.C'était courageux de la part de cette demoiselle d'ainsi se prêter au jeu,de bonne grâce.

-Je vous remercie,mademoiselle.Mademoiselle...?

Son beau sourire s'élargit un peu plus tandis qu'une discrète lueur amusée brillait dans son regard acier.Ce n'était vraiment de la taquinerie...Mais James ne voulait pas prendre le masque du grand méchant de l'histoire.Que tout se passe dans les meilleures conditions était son principal but.Et cela même s'il devait sacrifier pour cela les quelques malheureuses heures de sommeil qui lui restaient avant de monter dans son bureau.De toute façon,Sarah l'intriguait tant que Norrington n'aurait pas réussi à s'endormir.

-Il n'y a aucune inquiétude à avoir,ce sera bref.En fait,cela se limitera à quatre questions,et je vous laisserai en paix.Cela vous va ?

Prenant son silence pour un oui,un signal de départ,une placide autorisation,le gradé formula la première.

-Comme vous devez vous en douter...J'aimerais beaucoup mettre un nom sur votre visage...

James reçu son prénom comme un cadeau,un don offert à peu de gens,un premier pas certes timide,mais sur la bonne voie.De même que le petit sourire de Sarah,cela prouvait que peu à peu,elle se détendat,et tout le reste ne pourrait qu'aller mieux,et surtout plus vite.Norrington n'était pas cannibale,et ne voyait pas,n'étant pas dans une extrème nécessité,pourquoi il aurait dû instaler un climat de pression.Une nouvelle fois,il prouvait que la méthode non violente était,accompagnée de patience et de douceur,mille fois pérérable aux menaces sanglantes.

-Ravi de faire votre connaissance,mademoiselle Ledermann... répondit-il avec bienveillance,une affabilité impossible à feindre.Pour ma part,je suis l'Amiral James Norrington,officier de Sa Majetsé le Roi.

Comme si cela ne se voyait pas...Mais le militaire n'avait pas dit "au service de la EITC",ou encore "servant Lord Cutler Beckett",non,il s'était dit rattaché à l'Angleterre,et uniquement à elle.Ainsi,il montrait qu'il se rangeait plus de son côté que de celui de son patron...Ce qui n'était pas tout à fait faux.Içi,l'aménité n'avait rien d'hypocrite,et derrière son sourire,les intentions de l'Amiral étaient blanches comme neige.

-Bien,continuons.Vous trouver ainsi sur la plage a été,je l'avoue,l'une des visions les plus terribles qu'il m'est été donnée de rencontrer.Comment en êtes-vous arrivée à vous retrouver échouée sur la berge,en pleine nuit ?

Peut-être le choc avait-il altéré les souvenirs de la demoiselle,et Norrington préféra ne pas évoquer un possible naufrage,et donc la perte de proches,ce qui n'aurait fait qu'aggraver la faiblesse de cette jeune personne.

Le sourire protecteur de l'Amiral se fondit en une vaste réflexion,tandis qu'une expression lui venait en tête : passagère clandestine.A ce titre,selon les nouvelles règles dictées par Lord Cutler Beckett,elle ne méritait que la potence,pour ne pas avoir contribué en rémunérant le capitaine abusé à la vaste machine commerciale planétaire.Surtout que sur ce salaire,la EITC aurait gagné un joli pactole fait de taxes diverses et variées...James se trouvait face à un choix : la dénoncer comme contrevenante,ou prendre le risque de la couvrir.Son choix fut vite fait,tourné tout entier vers le sauvetage d'une vie humaine.

-Je vois.Je pense qu'il est inutile de vous rappeler que cette information n'est pas à crier sur les toits.Il en va de votre survie...Et de la mienne désormais.En vous aidant,je suis devenu votre complice,mademoiselle Sarah,et j'espère de tout coeur que cela fera une assez bonne garantie du silence que je vous promets de porter sur cette affaire.

Et ainsi,ils seraient tous les deux gagnants,ce qui n'était pas négligeable,la demoiselle en restant en vie et le militaire en gardant son poste.Comme quoi,un terrain d'entente pouvait toujours être trouvé ! Déjà trois questions de dispensées,mais Norrington ne les regrettait pas le moins du monde.

-Puisque Port Royal est votre terre natale...Vous devez bien avoir une maison,des proches,un peu de famile,ou même de vieilles connaissances ? Que je pourrais contacter pour vous et qui pourraient vous héberger le temps que vous retrouviez une situation plus stable.

Sur le coup,il voulut lui proposer une tâche insignifiante au fort,comme soubrette ou autre,mais ce ne serait finalement pas la meilleure façon de la tenir éloignée des ennuis.

Et pourtant,pourtant,que Norrington aurait été heureux d'avoir des nouvelles de Jo Liegbott,Gouverneur de Liverpool,qu'elles soient bonnes ou mauvaises ! Depuis des semaines,le néant total,le silence le plus complet.Les autorités de la ville ne savaient rien de rien,et il faudrait bientôt retourner la planète pour enfin décréter si oui ou non,on le déclarait mort ou encore porté disparu.
La révélation de Sarah ne surprit pas réellement l'Amiral,depuis longtemps habitué aux situations dramatiques de familles brisées,de misère ambiante,de désespoir collectif.Une si triste réalité à laquelle il fallait se fermer pour ne pas sombrer,noyé sous l'horreur.

-Je m'en doutait un peu...Quelle étrange hitoire,tout de même,de revenir alors que plus rien ne vous attend içi...Enfin.Ne bougez pas,je reviens dans une minute.

James quitta l'infirmerie le temps de trouver le bureau de la mère supériere.Y pénétrant tel un cambrioleur,la porte heureusement non fermée à clef,il rédigea dans l'obscurité tamisée par la lumière lunaire filtrant par le volets clos sur un morceau de papier un mystérieux message qu'il glissa dans sa poche,avant de resortir en fermant le battant à sa suite.
Après avoir repris place près de Sarah,rapidement revenu comme promis,il lui tendit le papier plié en quatre.

-L'adresse d'une auberge,commenta-t-il.La patronne est une bonne connaissance.Dîtes-lui que vous venez de ma part,elle vous hébergera pour rien : quelques menus traveaux,le temps que vous trouviez mieux.C'est malheureusement le peu que je puisse faire.

Un sourire désolé se traça sur sa bouche : il tentait d'aider,de son mieux,de la force de ses moyens qui étaient si restreints...

-Avant dernière question,si je ne m'abuse.Une fois ce fort quitté en catimini,quels sont vos projets ? Vos ambitions pour la suite ?

Le genre de travail qu'elle chercherait,par hasard...Même si voleuse ne faisiat pas partie de l'éventail de postes que pouvait tenter de lui trouver James.

Aha ! Si la question du militaire avait quelques airs de piège,la réponse de la rescapée n'en était pas moins...Déroutante ! Et surtout évasive.Peu claire.Louche,quasiment.L'une des règles les plus importantes pour le menteur professionnel était d'être évasif le plus possible,dans le but de rester un minimum crédible...
Les sourcils haussés,il fut immensément tenté de soupirer de nouveau,mais ç'aurait été lui montrer qu'il baissait les armes et verrouillait les lèvres de sa curiosité qui ne cessait de lui souffler,depuis un petit moment déjà,que la jeune femme lui cachait ostensiblement quelque chose qu'il aurait dû savoir,ou du moins qui l'aurait mise dans un pétrin plus ou moins grave si cela venait à se porter à sa connaissance.Un fin sourire aux lèvres,assez mystérieux et ironique,James laissa passer quelques secondes avant d'enchaîner :

-Je vois...Vous ne vous fiez toujours pas à moi...? J'aurais pourtant cru,après tout ce que nous avons partagé,même de façon accidentelle...Enfin,c'est la vie...! Je laisserais l'Inquisition à l'Empire d'Espagne et la torture à notre bon bourreau.Pour ce soir,je tire ma révérence,si cela ne nous fait rien.Même si ne puis m'empêcher d'espérer une nouvelle rencontre pour en apprendre plus sur votre compte,miss Sarah...

L'espace d'un instant,une lueur pareille à une étoile filante traversa le gris de ses yeux,une promesse,un clin d'oeil malicieux.

-Il ne me reste plus me semble-t-il qu'une seule question,avant de vous laisser enfin en paix...Faîtes l'impossible pour être prudente à l'avenir,entendu ? L'immagine qu'être vue en la compagnie d'un soldat ne doit point vous plaire.Alors je vous souhaite de tout coeur bonne chance pour la suite...!

Et voilà,leur entretien se terminait sur cette note légère,sans complications,sans mauvais souvenirs pouvant résulter de leurs paroles.
L'Amiral lui lança un dernier sourire,lui tapota gentiment la main avant de se lever et de passer la porte.Qui sait,peut-être aurait-il le temps de dormir un peu avant de devoir regagner son bureau pour une nouvelle journée de travail..