Une sorcière à ne pas brûler. (terminée)

Sous son enveloppe humaine dans laquelle elle fut contenue, Calypso possède une peau café au lait. Ses cheveux, coiffés si l'on peut dire en dreadlocks, sont quant à eux chocolat. Elle est à croquer. Pour finir dans les couleurs, il faut savoir que ses yeux sont cannelles. Telle est Tia Dalma. Une jeune femme de taille moyenne aux formes peu désagréables. Il aurait été un comble pour une déesse de la Mer qu'elle fusse incarnée en thon !
Seul bémol de cette carcasse humaine, les dents. Calypso n'avait pas besoin de se les entretenir, elles resplendissaient sans efforts. Être une créature divine avait ses avantages... Or sous forme humaine il est nécessaire de procéder à certains rituels qu'elle ne connait pas, le brossage de dents en faisant partie. Vous me direz, les pirates non plus ne le pratiquaient pas régulièrement...

L'océan est dangereux, indomptable, mais fascinant et passionnant. Il est l'objet de craintes, d'espoirs, d'attentes, de soucis, d'émerveillement... Calypso est comme l'océan. Elle en est une allégorie. Elle sait se montrer douce et calme. Mais en peu de signes avant-coureur elle peut rapidement s'énerver et devenir des plus terribles. Mieux vaut-il alors pour vous ne pas vous trouver dans les parages. Peu amatrice de sa situation de mortelle, elle garde un goût amer en permanence dans sa bouche. La Déesse est rancunière.

Calypso est une déesse. Elle était là bien avant les hommes peuplant ce monde, même ceux ayant trouvé l'or de Cortez. Elle, elle a connu Cortez en personne. Un être bourru, peu agréable. Maîtresse des eaux, elle est crainte et respectée des pirates. Pour les anglais et d'autres peuplades dites "civilisées" elle n'est qu'une légende. Ils ne croient pas en elle. Qu'ils fassent alors attention si elle se trouve dans un mauvais jour et qu'ils la blasphèment. Sitôt qu'elle les entendra il risquera d'y avoir une petite "catastrophe naturelle"... le temps qui se gâte... un maelström... une grosse vague...
Un jour un humain tomba fou amoureux d'elle. C'était un marin. Il avait les yeux bleu de l'océan des Caraïbes. Calypso ne fut pas insensible à ce grand blond appelé Davy Jones. Leur histoire d'Amour aurait semblé bien courte si le britannique était resté mortel. C'est pourquoi il fit un pacte avec Calypso afin que tous deux se fiancent. Il enferma son cœur dans un coffre et eut pour mission de veiller sur les morts durant dix années avant de pouvoir revenir un jour sur terre. Pour cela il serait aidé par un navire organique pouvant par conséquent s'immerger complètement : le Hollandais Volant. En échange, il obtint l'immortalité.
Lorsque Davy dû partir, Calypso et lui s'échangèrent des pendentifs. Ceux-ci, une fois ouvert, libéraient une mélodie, symbole de leur union.
Au bout de dix longues années à parcourir les mers en respectant sa mission, Jones revint sur les terres, espérant revoir sa fiancée.
La déesse, taquine et libre malgré ses promesses avait choisi de ne pas venir à ce rendez-vous. Plusieurs fois elle s'était dit qu'elle était trop cruelle, mais après tout, l'aimerait-il si elle ressemblait à toutes les femmes ? Et puis, ne dit-on pas qu'il faut savoir se faire désirer ? Si tout est prévisible alors il n'y avait plus d'intérêt. On appelait cela la routine.
Jones lui en voulut terriblement. Se sentant trahit, il repartit en mer mais cette fois sans accomplir sa mission. Un marché étant un marché, Calypso se devait de le faire respecter. Elle lança donc une malédiction à Davy et son équipage pour rééquilibrer les parts. Il paierait son immortalité comme il se doit. Désormais tout les membres du Hollandais Volant seraient des créatures mi-humaines mi-marines. Non pas de jolies sirènes mais plutôt des crustacés ou autres poissons... requins... poulpes.
Pour se venger de cette malédiction, il dénonça la déesse au cours d'un Conseil des Pirates. Ceux-ci étant des froussards qui ne pouvaient supporter une domination autre que la leur sur les mers décidèrent d'enfermer cette force de la nature dans un corps de mortelle.

Depuis ce jour, la déesse doit s'habituer aux limites du corps humain. Ses pouvoirs ont considérablement diminués et elle est obligée de recourir à des stratagèmes humains telle que la concoction de mixtures. Elle s'en sort plutôt pas mal. Heureuse soit cette époque, la chasse aux sorcières y était bien moins virulente qu'au Moyen-Âge !